Certains diront qu'ils passent déjà trop de temps ensemble en partageant chaque repas du soir. Ceux là, Joséphine les ignore. Comment peut-elle espérer rencontrer quelqu'un en ne trainant qu'avec une seule personne ? Un homme en plus. De quoi décourager les autres. Seulement Jo, elle s'en fiche de ça. Elle veut pas rencontrer l'homme de sa vie. Parce que ce dernier, elle est persuadée que c'est le même que c'est celui-là même avec lequel elle passe le plus clair de son temps. On est vendredi soir et un miracle veut que les deux informaticiens de génies ait la possibilité de profiter d'un week-end ensemble. Les criminels se tiennent curieusement tranquille. Et bien qu'un problème soit vite arrivé, Joséphine, elle a supplié Milo de faire quelque chose ce week-end. Du coup là, elle est dans sa voiture, avec deux types de sacs différents : un qui lui permettra de toujours trainer et se sentir à l'aise et l'autre avec des tenues plus habillé. Du chaud, du froid. Elle n'est au courant de rien, si ce n'est qu'elle doit se pointer chez lui en sortant du travail et qu'il a tout organisé pour qu'il passe un week-end d'enfer.
Installé au volant de sa voiture, Joséphine passe une main dans ses cheveux et fait retomber ses lunettes sur son nez. En dehors du travail, elle ne les porte que pour conduire. Surtout quand elle sort d'une journée entière le nez collé à son écran. Ses précieuses lunettes lui sont totalement indispensables. Arrivé en bas de chez Milo, pour ne pas perdre de temps à monter, elle envoie juste un sms à Milo pour lui dire qu'elle est là. Elle ouvre le coffre pour faire un peu de place mais l'idée est vaine. Alors quand Milo arrive, après avoir embrassé sa joue, elle ouvre la portière arrière : « Me regarde pas comme ça, tu m'as pas dit où on allait alors y'a tout et n'importe quoi dans mon coffre. » Pourtant Joséphine, c'est pas le genre à prendre trop d'affaire normalement. Mais quand on ignore tout.. « Aller grimpe Alphonse, on va être en retard. » Où ? Pourquoi ? Elle ne sait pas. Mais le feu brûle sous sa peau et elle veut partir. « Tu rentres les coordonnées dans le GPS ? On va prendre le train ? On va à l'aéroport ? » Elle est excitée comme une puce et tout en s'installant au volant elle attrappe quelques batons de réglisses rouge qu'elle tend à Milo avant d'en grignoter un aussi.
C’est tout souriant que Milo éteint son pc, s’apprêtant à quitter son lieu de travail pour ne le retrouver que dans trois jours. Il ne faut pas se faire de mauvaises idées : Milo adore son métier mais il aime également pouvoir faire une pause. Voir les horreurs qu’il voit au quotidien, c’est éprouvant psychologiquement et les longues journées l’épuisent physiquement. Voilà pourquoi il est tout bonnement nécessaire pour lui de s’accorder du temps pour faire tout sauf travailler ou encore, penser au travail. Ce week-end, il a carrément décidé de quitter la ville pour ça. Joséphine a eu la très bonne idée de proposer qu’ils partent quelques jours. Malheureusement, l’un comme l’autre ont pu se libérer samedi et dimanche uniquement mais Milo est du genre à se contenter de ce qu’il peut avoir. Deux jours de libres, c’est toujours mieux que zéro. Il n’oublie pas que dans leur domaine, les week-ends qui passent à la trappe, c’est courant. Les criminels n’agissent pas que du lundi au vendredi. A la dernière minute, ça n’a pas été facile de trouver une bonne destination mais finalement, Milo y est parvenu. La réservation bouclée il y a deux jours, Milo n’a pourtant pas informé Joséphine de leur destination. Pour la demoiselle, ça sera une pure surprise. L’informaticien n’est pas très inquiet : il connait suffisamment sa meilleure amie pour savoir ses goûts. Ainsi, il sait ce qui plait à Jo et au contraire, ce qu’elle déteste faire. De plus, là où ils vont, les activités sont nombreuses. Par conséquent, il y en a pour tous les goûts. La Jolla. Voilà où ils se rendent. A seulement deux heures de route, cet endroit semble paradisiaque. Milo a hâte. Il demande à Lucca de le déposer pour arriver chez lui avant Jo. L’avantage d’avoir son collègue qui habite le même quartier. Du coup, lorsque Jo l’avertie de son arrivée par sms, le grand brun est prêt. En peu de temps, il se retrouve à ses côtés et la salue d’un baiser sur la joue. Il s’attend à ce qu’elle lui ouvre le coffre mais au lieu de ça, elle lui propose la banquette arrière. Milo arque un sourcil. « Me regarde pas comme ça, tu m'as pas dit où on allait alors y'a tout et n'importe quoi dans mon coffre. » Un sourire amusé s’affiche sur les lèvres de l’informaticien. Au moins, Joséphine a été prévoyante. Il pose son seul et unique sac sur la banquette et referme la porte. « Aller grimpe Alphonse, on va être en retard. » Elle est impatiente, il aime ça. « Tout de suite, Germaine. » Installé sur le siège passager de la Chevrolet Impala, Milo n’oublie pas d’attacher sa ceinture. « Tu rentres les coordonnées dans le GPS ? On va prendre le train ? On va à l'aéroport ? » Voilà une autre chose qu’il apprécie : sa curiosité. « La voiture suffira. On devrait y être dans deux petites heures. » En un rien de temps, il rentre l’adresse dans le GPS sans la montrer à Jo. Ainsi, même si elle conduit, elle ne découvrira la destination finale qu’une fois arrivés devant l’hôtel où il a réservé une petite suite pour deux. Il croque dans le réglisse tendu par Jo et sort de la poche de son jean une clef USB. C’est bien connu, le co-pilote est également le DJ. La première chanson retentie : Couldn't believe, Broods. Voilà qui le met en joie. « Aller roule, Bébéééé ! » s’exclame-t-il en donnant quelques coups sur le tableau de bord, style tam-tam.
« La voiture suffira. On devrait y être dans deux petites heures. » Joséphine sourit. Elle regarde ailleurs quand il entre l'adresse dans le GPS parce qu'elle veut absolument avoir la surprise. Mais savoir qu'elle va passer deux heures au volant de son petit bébé ne pourrait pas lui faire plus plaisir. La route, Milo, et la clé usb que celui sort de sa poche sont tout ce dont elle a besoin pour un moment réussi. « Aller roule, Bébéééé ! » Tout en mettant le contact, elle détourne le regard par la fenêtre du conducteur, elle ne veut pas qu'il voit le trouble que ce petit surnom peut faire naître chez elle. Elle ne veut pas gâcher ce week-end. Parce qu'elle n'est pas du tout prête à avouer ses sentiments. Mais vraiment pas du tout. C'est encore tellement confus pour elle. Elle ne sait même pas comment l'expliquer ou l'exprimer. Alors l'avouer. Plutôt mourir.
Elle fredonne tout en tapant le rythme sur le volant. Un ange passe et le trouble se dissipe pour faire place au silence agréable, rompu seulement par la musique. C'est aussi ça l'avantage d'être amis comme ils le sont. Ils peuvent passer un moment ensemble, chacun à vaccer à une occupation quelconque, tout en prenant plaisir à être ensemble. Pourtant, Joséphine finit par interrompre le silence. « J'ai résolu une affaire de malade cette semaine! » Elle n'a pas trouvé le temps de lui en parler avant tellement elle a été occupé par la dite affaire, mais là, c'est l'occasion. « Une affaire vieille de 30 ans. J'suis sûr que t'as entendu parlé du vieux Lenny ! Bah c'était son affaire à la base, j'te raconte pas comment il était quand je l'ai appelé pour lui dire que j'avais résolu l'enquête. Ca faisait des semaines que je l'appelais pour son aide, des intuitions, des détails. Il en est pas revenu. » C'est une des parties de son métier qu'elle préfère. Appeler un policier à la conscience tourmenté par un crime non résolu, et lui dire qu'il peut être en paix maintenant. « Sale histoire d'ailleurs, une pauvre fille, retrouvé dans une ruelle sans papier, sans rien, violée, assassinée. Enfin la totale quoi. » Joséphine marque une pause, sonde le visage de son ami. Elle peut lire les mêmes émotions qui l'ont saisi au moment où elle a rouvert le dossier. « Je te raconte ça et promis, après on parle plus boulot de tout le week-end, sauf si bien sûr tu as toi-même une histoire intéressante. » Elle passe sa main au dessus du levier de vitesse et attrape celle de Milo, qu'elle serre tendrement quelques secondes. « Je suis vraiment contente qu'on ait la possibilité de s'accorder cette petite pause. »
« J'ai résolu une affaire de malade cette semaine! » Soudainement intéressé, Milo tourne le regard vers sa conductrice préférée. Certains diront que ces deux-là n’ont que le travail en commun ou comme sujet de conversation mais certains auront toujours quelque chose à dire. Curieux, le grand brun écoute attentivement le récit de sa meilleure amie, buvant ses paroles. « Une affaire vieille de 30 ans. J'suis sûr que t'as entendu parler du vieux Lenny ! Bah c'était son affaire à la base, j'te raconte pas comment il était quand je l'ai appelé pour lui dire que j'avais résolu l'enquête. Ça faisait des semaines que je l'appelais pour son aide, des intuitions, des détails. Il en est pas revenu. » L’informaticien affiche un joyeux sourire. Il observe la belle Jo et c’est sans mal qu’il discerne toute la fierté et la joie que cette dernière ressent grâce à cette affaire résolue. Lui ? Il est tout aussi heureux mais sans doute encore plus fier. Au quotidien, Joséphine abat un travail monstre pour pouvoir résoudre des affaires aussi vielles qu’eux voire même plus. Il admire cette détermination à toutes épreuves parce que Joséphine, elle ne lâche rien. C’est une acharnée du travail. Alors oui, Milo, il trouve ça admirable qu’elle passe ses journées voire même ses nuits à bosser pour pouvoir offrir des réponses à des familles et à des collègues qui n’ont jamais pu tourner la page, justement faute de réponses. « Sale histoire d'ailleurs, une pauvre fille, retrouvé dans une ruelle sans papier, sans rien, violée, assassinée. Enfin la totale quoi. » Personne n’aime ce genre d’histoires, Milo y compris. Voilà pourquoi d’un coup, son visage s’assombrit. Heureusement, il parvient à se souvenir rapidement du positif : Jo a réglé cette affaire. « Je te raconte ça et promis, après on parle plus boulot de tout le week-end, sauf si bien sûr tu as toi-même une histoire intéressante. » Le regard de Milo passe du joli visage de sa meilleure amie sur leurs mains liées le temps de quelques secondes. Milo, il s’en moque si ils parlent boulot pendant tout le week-end. Si c’est ce dont Jo a envie, ils parleront meurtriers, victimes, collègues, ect… jusqu’à lundi. « Je suis vraiment contente qu'on ait la possibilité de s'accorder cette petite pause. » Un sourire attendri se glisse sur les lèvres du grand brun qui regarde sa meilleure amie avec un air tout aussi attendri. « Ma meilleure amie est une super star ! » Les déclarations, ce n’est son truc à Milo. Pourtant là, ce n’est pas une façon de changer de sujet. C’est surtout sa manière à lui de féliciter Jo pour son dur travail. Lorsqu’ils sont arrêtés à un feu rouge, il passe un bras autour des épaules de Jo pour l’approcher de lui et déposer un bisou volontairement trop long et bruyant sur son crâne. Puis, il la lâche, sourire amusé aux lèvres. « La première tournée sera pour moi ! » Evidemment qu’ils vont fêter ça, tout de même ! « J’ai réservé au nom de Watkins. » Les voilà devant l’accueil de leur hôtel, après un peu plus de deux heures de route qui sont passées à une vitesse folle. Alors qu’il s’apprête à aider Jo avec ses deux valises, un valet plus rapide que l’éclair s’en empare. Il échange un regard amusé avec sa meilleure amie. « Je vous souhaite un agréable séjour parmi nous. » Il repart aussi vite qu’il est arrivé laissant les deux amis découvrir les lieux. Alors que Joséphine se dirige vers ce qui semble être une chambre, Milo se dirige immédiatement sur le balcon, découvrant avec une grande satisfaction une vue à couper le souffle.
« Ma meilleure amie est une super star ! » Elle a presque les larmes aux yeux quand il lui dit ça. Elle ne sait pas vraiment pourquoi; mais cela la touche qu'il soit fier de son travail. C'est quelque chose de très important pour elle ; c'est comme avoir le soutien de sa famille d'une certaine manière. Son nez se fronce quand il embrasse son crâne, elle adore cette sensation, qui dure un peu trop longtemps. Les démonstrations d'affections portant, ce n'est pas vraiment son truc. Mais elle adore quand cela arrive, car cela dure toujours un peu plus longtemps que ça ne devrait, comme en rattrapage de leur rareté spontanée. Un soupir d'aise franchit presque ses lèvres, mais elle le retient, presque malgré elle. Se trahir maintenant serait mal venu. « La première tournée sera pour moi ! » Un rire cristallin s'échappe de ses lèvres. Ce week-end s'annonce de plus en plus sympathique. Bien qu'ils passent beaucoup de temps ensemble, depuis un moment, tout ne tourne plus qu'autour de la bière et la vodka. Ils ont grandi et leur métier, entre autre, est devenu une part essentielle de leur soirée. Ils leur arrivent parfois de ne pas échanger un mot de la soirée et d'être juste côte à côte, chacun sur un dossier.
Joséphine se gare devant l'hôtel, les yeux pleins d'étoiles depuis une vingtaine de kilomètres. Le choix de Milo ne pourrait être plus incroyable. Elle est absolument ravie. « J'ai réservé au nom de Watkins. » En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, un groom s'empare de ses valises et elle appuie ses mains sur ses hanches, un peu plus ravie encore en échangeant un regard complice avec son meilleur ami. « Je vous souhaite un agréable séjour parmi nous. » Elle se frotte les mains en riant, les choses ne pourraient être plus parfaites.
En avançant dans la chambre, chacun se dirige vers l'endroit qui l'intéresse le plus. Pour Milo, c'est évidemment le balcon, la vue et l'air dehors. Mais pour Joséphine, c'est évidemment son lit, qu'elle compte squatter de façon ostentatoire. Et alors qu'elle ouvre la porte, la confusion est d'abord le premier sentiment qui l'envahit. Le lit - car il n'y en a qu'un - est là pour accueillir un couple de toute évidence. Mais le fait est que Joséphine et Milo n'ont pas dormi ensemble depuis qu'ils ont respectivement 15 et 18 ans. En bref, depuis que leur vie sexuelle est devenue active pour l'un comme pour l'autre. Un rire nerveux réussit à la détendre un peu. « Eh Milo ! Viens voir s'il te plait ! » Décidant de la jouer taquine, elle s'accoude contre l'embrasure de la porte, dans une pause langoureuse. Elle entend Milo qui arrive et dès qu'elle voit qu'il la voit elle se lance : « Tu sais, si tu voulais me pécho, y'avait des moyens plus rapides et plus clairs pour me le faire comprendre. » Devant son air interrogateur, elle l'invite à entrer dans la chambre d'un geste.
Milo pose ses bras sur la jolie barrière du balcon et ne cesse d’admirer la vue qui s’offre à lui. Le jeune homme n’est jamais venu ici mais à présent, il commence à comprendre pourquoi il n’en a entendu que du bien. Voilà seulement quelques minutes qu’ils sont là et il en a déjà plein la vue. D’ailleurs, le grand brun ne sait plus où donner de la tête tant il y a de choses à voir. D’après ce qu’on lui a dit, il en est de même pour les activités : elles sont nombreuses et offrent donc une belle palette de choix. Ils vont être bien ici et Milo en est déjà certain : il va regretter de partir lorsque l’heure du départ aura sonné. Heureusement, ce n’est pas encore d’actualité puisqu’ils viennent seulement de poser leurs bagages. « Eh Milo ! Viens voir s'il te plait ! » Intrigué, l’informaticien ne se fait pas prier et rejoint sa meilleure amie. Après une brève recherche, il la trouve dans l’encadrement d’une chambre. D’ailleurs, la pause qu’elle lui offre, loin d’être habituelle, l’intrigue d’autant plus. A-t-elle prévu de lui sauter dessus ? Non, parce qu’il n’est clairement pas prêt pour ça. « Tu sais, si tu voulais me pécho, y'avait des moyens plus rapides et plus clairs pour me le faire comprendre. » Son visage exprime de suite de l’étonnement. Il serait presque choqué. Sa réaction ne se fait pas attendre plus longtemps. « Quoi ?! » Qu’est-ce qu’elle lui raconte ? A-t-elle ingurgité une quelconque substance pendant qu’il admirait sagement la vue que leur offre leur suite ? Non parce qu’il ne voit que ça pour expliquer un soudain changement d’attitude. Finalement, sa meilleure amie l’invite silencieusement à entrer dans la pièce. Milo arque un sourcil. Un instant, il hésite puis il se souvient que c’est Joséphine qu’il a en face de lui. Celle-ci doit certainement avoir une bonne raison pour se comporter de la sorte. Lorsqu’il découvre la chambre à son tour, il comprend de suite ce que Jo a dû comprendre. « Il y a une deuxième chambre. J’ai demandé une suite avec deux chambres. » Il n’est pas inquiet le garçon. Il faut dire que ce n’est pas le genre à crier au loup facilement. La paire de meilleurs amis finit donc de découvrir les lieux à la recherche de cette chambre supplémentaire mais surprise… il n’y en a pas ! Sentant de nouveau le regard de Joséphine sur lui, il prend les devants. « Je vais à l’accueil. » Aussitôt dit aussitôt fait, le voilà qui ferme la porte de la petite suite derrière lui. « Ok. Il y a eu une erreur et l’hôtel est complet. » Y avait-il une façon plus directe de dire la chose ? En même temps, à quoi bon tourner autour du pot ? Pas besoin d’en faire tout un plat. D’ailleurs, Milo a déjà une solution. « Je vais dormir sur le canapé. » Vu le canapé en question, il ne devrait pas avoir de mal à trouver le sommeil. Celui-ci a même l’air plus confortable que son propre lit. Puis, ça lui semble normal de laisser la chambre à Joséphine.
, « Quoi ?! » Sa tête vaut largement la position ridicule dans laquelle elle s'est posé. Et cette petite farce est la cerise sur le gâteau pour elle. D'habitude, c'est lui qui fait ce genre de blague un peu graveleuse qui font battre son coeur à lui rompre les côtes. « Il y a une deuxième chambre. J’ai demandé une suite avec deux chambres. » Joséphine hausse un peu les épaules et le suit dans son investigation, mais le résultat n'est pas celui escompté. « Je vais à l’accueil. » Jo le laisse partir, mais elle sent bien que ce n'est pas ce qu'elle veut. Est-ce que ça serait si horrible qu'ils dorment ensemble après tout ? Sans doute pas, bien qu'un peu bizarre.
« Ok. Il y a eu une erreur et l’hôtel est complet. » Un sourire se dessine dans la tête de Joséphine, elle ne l'assume pas vraiment et affiche un visage neutre, signe que la situation n'est pas aussi horrible que ça. « Je vais dormir sur le canapé. » La jeune femme arque un sourcil. « Sois pas bête. » La blonde attrape la main de Milo et le traine jusqu'à la chambre. Elle s'assoit au bord du lit et l'invite à faire de même. Jusque là, ce n'est pas tellement étrange. La vérité, c'est que les deux amis ont déjà dormis ensemble, et ce à de nombreuses reprises. Mais alors, partager un lit avec une personne du sexe opposé était encore normal, et n'avait pas voix à plus que dormir. Seulement aujourd'hui, l'un comme l'autre, ont vu quelques têtes défilés dans leur lit, et jamais dans le seul but de ronfler à l'unisson. Du coup, dormir ensemble n'a plus du tout le même sens que lorsqu'ils étaient jeunes. « Y'a largement assez de place pour nous deux. » D'un geste habile, Joséphine balance ses chaussures dans un coin de la pièce et fais une roulade arrière pour s'installer dans le lit, allongé. « On est pas des bêtes quand même, on peut dormir ensemble sans se sauter dessus. T'façon t'es trop moche. » Joséphine essaye de dédramatiser et de détendre l'atmosphère. En l'insultant, et ce de façon totalement puéril. Mais la vérité ? Elle crève d'envie qu'ils dorment ensemble. Elle mourrait pour voir son visage détendu par le sommeil et ses yeux s'agitaient sous ses paupières parce qu'il rêve. Seulement, elle ne veut pas qu'il le remarque. « Aller viens ! Fais moi au moins un câlin ? » Normalement, c'est pas trop son genre de réclamer des câlins, si elle en veut un, elle vient juste se coller à lui comme un bébé koala. Mais là, elle cherche à l'amadouer pour qu'ils partagent une nuit dans le même lit. Il faut bien tenter quelque chose.
Voilà qui n’était pas prévu. Il n’y a qu’un lit, qu’un lit double. Pourtant, lorsqu’il a passé réservation il y a quelques jours, Milo est persuadé d’avoir demandé une suite avec deux chambres bien distinctes et de se l’être vu attribuée. Pourtant, le voilà contraint de dormir sur le canapé. Du moins, c’est ce qu’il annonce à Joséphine mais la demoiselle n’a pas l’air de cet avis et lui fait vite savoir. « Sois pas bête. » Milo fronce doucement les sourcils. Pour lui, il s’agit plutôt de faire preuve de bon sens et d’être un véritable gentleman ce qu’il n’est qu’avec Joséphine, d’ailleurs. Il ne va tout de même pas lui piquer le lit ! Sa meilleure amie le prend par la main pour l’emmener vers la chambre à coucher. Bien qu’il ne comprenne pas vraiment où elle souhaite en venir, Milo la suit sans broncher se disant qu’il s’agit sûrement de la seule façon de le découvrir. La trentenaire s’assoit d’un côté du lit et lorsqu’elle lui demande d’en faire autant, il s’exécute. Les voilà assis de part et d’autre du matelas. « Y'a largement assez de place pour nous deux. » Le regard de Milo passe de son amie au lit puis de nouveau sur Jo. Il acquiesce d’un léger signe de tête mais au fond, ce n’est pas la raison pour laquelle il proposait de dormir sur le canapé. Partager un lit avec la jolie blonde, il ne l’a plus fait depuis bien des années. Dans son esprit, ça pourrait être… étrange voire gênant. « On est pas des bêtes quand même, on peut dormir ensemble sans se sauter dessus. T'façon t'es trop moche. » Il rigole. Qu’est-ce qu’elle peut être bête quand elle s’y met mais en tout cas, elle a réussi à le détendre un chouïa, suffisamment pour qu’il s’allonge à ses côtés. « Aller viens ! Fais moi au moins un câlin ? » A son tour de faire l’imbécile. Milo se relève, s’appuyant sur ses coudes tout en tournant la tête vers Joséphine. « Tu essayes déjà de profiter de moi ? » Il arque un sourcil. « Si tu continues comme ça, je dormirai même sur un transat dehors ! » Hop. Le voilà déjà levé. Tandis qu’il quitte la pièce, il annonce. « Bouge-toi, on va manger ! » La journée a été longue et la route a fini de lui creuser l’estomac malgré la réserve de bonbons de Joséphine.
« Tu essayes déjà de profiter de moi ? » Joséphine avale sa salive de travers. Elle tente de le cacher mais, elle s'étouffe à moitié. « Si tu continues comme ça, je dormirai même sur un transat dehors ! » Pour toute réponse, le jeune homme devra se contenter d'un doigt d'honneur. Mais de toute façon, il lui tourne déjà le dos, puisqu'il est debout, et a presque déjà quitté la pièce. « Bouge-toi, on va manger ! » Elle pourrait tenter de continuer la conversation, mais Milo la connait trop bien, et son attention est tout de suite détourner à l'annonce du repas.
« Qu'est-ce qui te tenterait ? J'ai pas vraiment envie de cuisiner ce soir. » On pourrait voir une pique dans les mots de Jo, l'agacement de faire la cuisine pour Milo tout les soirs. Mais la blonde aime trop cuisiner et lui faire plaisir pour cela. Rien ne l'a jamais empêché de commander, et cela a sans doute du déjà arriver d'ailleurs. Mais rien ne vaut la satisfaction de savoir que le sourire épanouis sur le visage de son meilleur ami après un repas n'est dû qu'à elle et ses talents. « Y'a quoi comme restaurant par ici ? » Tout en parlant, elle farfouille dans l'une de ses valises pour y dénicher un élastique. Cela fait, elle fait une queue de cheval sur le haut de sa tête et rejoins Milo dans le salon. « Tu as très faim, au point que le premier restau' fera l'affaire ? Ou tu veux qu'on se balade pour voir ce qui nous tente le plus ? » Normalement, Jo n'est pas si hésitante. Mais le contexte est différent, normalement, elle sait ce qu'elle doit faire. Mais là, alors qu'elle connait si bien son ami, elle sent quelque chose de bizarre. Cette situation la déstabilise plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle attrape les clés de la chambre, son sac à main et ses lunettes qu'elle pose pour l'instant sur son crâne et prend la direction de la porte. « De toute façon il faut bien sortir d'ici ! » Et la voilà déjà presque dans le hall de l'hôtel.
Milo rigole comme un gosse en voyant Joséphine s’étouffer suite à sa remarque. Pourtant, c’est typiquement le genre de choses qu’il a tendance à lui sortir, elle devrait y être habituée depuis le temps. Tiens voilà une autre chose qu’il apprécie dans leur amitié : le fait que même après plus de quinze ans à se fréquenter, ils parviennent encore à se surprendre. C’est important pour Milo, ce grand enfant qui aime profiter de la vie. En quittant la chambre, le grand brun ne prend même pas la peine de se retourner pour s’assurer que sa meilleure amie le suit. Il le sait. Tout comme lui, Joséphine ne sait pas résister à l’appel de la nourriture et particulièrement lorsqu’elle a faim. Milo, il est certain qu’elle est affamée. Il est déjà tard. Tous deux ont eu une longue journée au travail et la route a définitivement fini de creuser leurs estomacs. « Qu'est-ce qui te tenterait ? J'ai pas vraiment envie de cuisiner ce soir. » Bingo. Il se retourne cette fois-ci et elle est dans le salon avec lui, visiblement très intéressée par l’idée d’un repas imminent. « Y'a quoi comme restaurant par ici ? » Le premier réflexe de Milo ? Hausser les épaules. Qu’est-ce qu’il en sait ? Tout comme elle, il débarque et ne connait rien de la ville à part ce qu’il a pu lire sur internet. « Aucune idée. » dit-il simplement. L’informaticien n’est pas plus inquiet que ça. Dans une ville touristique comme celle-ci, ils vont forcément trouver quelque chose de bon à se mettre sous la dent. A son tour, il fouille dans son sac de voyage, en sortant son déodorant. C’est un minimum lorsqu’il sort en fin de journée comme ça. « Tu as très faim, au point que le premier restau' fera l'affaire ? Ou tu veux qu'on se balade pour voir ce qui nous tente le plus ? » Elle pose beaucoup de questions pour le coup à tel point qu’il ne trouve pas les réponses. Il veut juste manger le grand, rien de plus, pas besoin de se prendre la tête. Finalement, Joséphine conclue. « De toute façon il faut bien sortir d'ici ! » Milo hoche la tête. Après avoir fermé la suite derrière eux, il suit sa meilleure amie et bientôt, ils se retrouvent dehors. « J’aurai bien envie d’un bon burger mais tu sais que tout me va. » L’avantage avec Milo, c’est qu’il n’est pas difficile. Il n’y a pas grand-chose qu’il ne mange pas et donc sortir au restaurant avec lui, ce n’est pas compliqué non plus. Les deux amis se mettent donc en route à la recherche d’une bonne adresse.
« J'aurai bien envie d'un bon burger mais tu sais que tout me va. » Joséphine n'a aucun doute sur les paroles de son ami. Pour sa part, elle n'est pas beaucoup plus difficile, ils devraient facilement trouver leur bonheur. Mais, malgré la faim, Joséphine ne peut s'empêcher de s'émerveiller de la beauté de l'endroit. Milo a vraiment fait un choix parfait. La nuit a beau être tombé depuis un peu plus d'une heure maintenant, les réverbères révèlent déjà un endroit des plus pittoresque. La jeune femme ne peut donc s'empêcher de dégainer son téléphone alors qu'ils déambulent. L'air sent la mer, le sel et l'iode et cela chatouille le nez de la blonde si elle inspire trop fort.
« Oh regarde ! » lance-t-elle tout à coup. Elle s'avance vers une enseigne qui lui semble intéressante. Comme Milo a fait part de son envie d'un bon burger, Joséphine a surtout cherché cela en priorité sans vraiment se focaliser sur cela. Mais voilà, l'amatrice de fromage n'a pas su résister à la mention d'un burger au chèvre. La petite touche française est dépaysante et la jeune femme interroge son ami du regard. L'approbation est lisible dans ses yeux et Joséphine l'imagine avec un filet de bave au bord des lèvres pendant quelques secondes avant de pouffer et de pousser la porte. « Bonsoir, nous sommes deux, c'est encore possible de manger ? » Béni soit l'Amérique et ses horaires parfois délirantes, mais les voilà installer, le menu en main à peines quelques minutes plus tard. « Bon, je crois que j'ai déjà fait mon choix ! » annonce-t-elle en riant, tout en feuillettant tout de même le menu. « Ils font des milkshakes, ça c'est top !» La tradition américaine est tout de même respectée.
A présent, les deux meilleurs amis marchent dans les rues de La Jolla. Milo est bien content qu’ils aient choisi de manger dehors plutôt que de se faire livrer. Ainsi, ça leur permet de découvrir la ville. Bon, la nuit est tombée ce qui ne les laisse pas tout voir. Ils y verront mieux demain à la lumière du jour mais pour le moment, ce qu’ils voient plait à Milo. De toute évidence, il en est de même pour Joséphine qui ne peut s’empêcher de sortir son téléphone pour prendre des photos. Cela fait sourire le grand brun. Leur séjour va encore terminer sur l’Instagram de sa meilleure amie, à coup sûr. Alors qu’un paisible silence s’est installé entre les deux amis, la voix de la trentenaire retentie dans la nuit. « Oh regarde ! » Milo suit la direction indiquée par Joséphine, ses yeux tombent sur un restaurant qui semble encore ouvert et prêt à les accueillir. Sans plus attendre, ils s’avancent vers le fameux restaurant. Ils n’auront pas à chercher plus longtemps puisque le serveur qui les reçoit leur annonce qu’ils servent encore. Parfait. A cette heure avancée, traîner dans les rues c’est prendre le risque de devoir rentrer à l’hôtel avec rien dans le ventre. « Bon, je crois que j'ai déjà fait mon choix ! » Un sourire amusé se dessine sur les lèvres de l’informaticien. Il vaut mieux ça, après tout. Joséphine, comme beaucoup de personnes d’ailleurs, est très bien capable de faire un choix rapide comme de feuilleter et refeuilleter le menu pendant de longues minutes avant de se décider. Il faut croire que ce soir, elle a pitié pour le pauvre estomac de son meilleur ami qui crie famine. « Ils font des milkshakes, ça c'est top ! » Joséphine et les desserts. Joséphine et le sucré. Certainement la plus grande histoire d’amour que connaîtra sa meilleure amie. Le serveur qui les a accueillis revient vers eux dans l’espoir de prendre leur commande et heureusement, Milo aussi a fait son choix. Il reste dans la simplicité avec un hamburger au bacon et au cheddar. « Qu’est-ce que tu voudrais faire demain ? » Il y a tellement d’activités ici que Milo ne doute pas du fait que la première envie de Joséphine pourrait être réalisée. Service rapide, une vingtaine de minutes après le passage de leur commande, le serveur revient avec leurs plats. « Bon appétit. » Maintenant que les bonnes manières sont respectées, Milo pour s’attaquer à la dégustation de son hamburger qui semble plus qu’appétissant.
« Qu'est-ce que tu voudrais faire demain ? » Dans sa tête, Joséphine voyait plutôt le week-end comme une occasion de se reposer. Mais elle connait beaucoup trop bien Milo pour imaginer rester au lit jusqu'à plus de dix heures avant qu'il ne tienne plus en place et ait besoin de dépenser. Pour sa part, sa journée pourrait être passé dans le fond de son lit tant qu'elle a assez de nourriture pour survivre et assez de batterie sur son pc. La vérité c'est qu'elle arriverait finir par bosser quand même. En fait, c'est la raison même de l'absence d'ordinateur dans ses bagages. Elle s'est jurée de mettre le travail de côté ce week-end, et pourtant, rien que de penser à son ordinateur et à une journée glande, son esprit se met en branle sur l'enquête en cours. Elle fronce les sourcils et son nez en trompette suit le mouvement. Cela lui donne un petit air renfrogné pendant quelques secondes et Joséphine est en proie à une bataille intérieure. « En fait j'hésite. » Il y a deux heures, elle ne savait même pas qu'elle serait ici, cela rend donc les choses plus compliquées.
Heureusement, elle est sauvée dans sa réflexion par l'arrivée de leur plat. L'odeur du chèvre lui met l'eau à la bouche et pendant quelques secondes, elle oublie complètement l'activité du lendemain tant son estomac fait des saltos, applaudit et chante un hymne à son honneur tant son odorat est déjà satisfait. « Bon appétit. » La bouche occupée par des frites, la jeune femme prend la peine d'avaler sa bouchée avant de lui répondre. « Hum, pardon... bon appétit ! » lance-t-elle avec un grand sourire, quoi qu'un peu gêné. La bienséance et les bonnes manières quittent définitivement sa tête quand elle a faim. À se demander lequel des deux étaient finalement le plus affamé. Après quelques bouchées divines de son hamburger, son cerveau semble revenu et elle regarde à nouveau Milo. « Attends, viens... T'as un truc là. » De la sauce a coulé du burger de son ami qui en a un peu sur le menton. Mais alors qu'elle se penche au-dessus de la table, elle se rend compte que son débardeur offre une vue plongeante sur sa poitrine. Son geste se stoppe en plein milieu alors qu'elle bénit le fond de teint qui doit cacher ses joues rouges. « Sur ton menton ! » ajoute-t-elle en se rasseyant un peu bruyament. Son esprit s'active, elle repense à la conversation laissée en suspens. « J'ai pas vraiment envie d'aller à la plage, on connait, même s'il doit y avoir deux trois activités intéressantes. Un truc qu'on a pas à la maison ça serait sympa. » Elle cache son embarras en piochant quelques frites. De la patate douce, ce qu'elle préfère. Elle commence à croire que dormir ensemble est une très mauvaise idée. Comme toujours, elle est partagée entre finalement l'espoir qu'il ait eu le temps de voir quelque chose qui pourrait lui donner envie et la terreur d'être rejeté.
Ce week-end de dernière minute, c’est avant tout un moyen de faire plaisir et de détendre Joséphine. Si elle n’avait pas demandé à ce qu’ils se quittent Los Angeles pendant deux ou trois jours, cela ne se serait pas passé. Du coup, c’est tout naturellement que Milo interroge sa meilleure amie afin de savoir ce qu’elle souhaite faire demain. Puis, le grand brun n’est pas inquiet. Il sait que parmi les choix de Joséphine, certains lui plairont également, la majorité même. Pour le reste, il prendra sur lui parce que c’est un bon ami. Cependant, il faut croire qu’il la prend de court. « En fait j'hésite. » Comment lui en vouloir ? Contrairement à lui, elle a appris le lieu de leur petit séjour une fois arrivés sur place c’est-à-dire il y a peu de temps. Bien trop occupée à découvrir la suite, elle n’a pas cherché à savoir ce qu’il est possible de faire dans les environs. Pas du tout stressé à l’idée de choisir une activité à la dernière minute, Milo répond. « Rien ne presse. On verra ça demain. » Puis, l’avantage de choisir au dernier moment, c’est d’être certain de réellement apprécier l’activité. Du moins, il voit les choses ainsi. « Hum, pardon... bon appétit ! » Milo secoue doucement la tête, un air amusé sur le visage. Lorsqu’elle a vraiment faim, Joséphine est une véritable ogresse. Là, en voyant son assiette arriver, elle s’est transformée oubliant totalement la politesse mais Milo ne lui en tient pas rigueur. Il lui en faut plus que ça. A son tour, il attaque son assiette et notamment son burger. La première bouchée est une délivrance. « Attends, viens... T'as un truc là. » Milo fronce doucement les sourcils mais ne cherchant pas à protester, il s’avance vers la table et donc vers Joséphine qui en fait autant. Sans qu’il ne comprenne vraiment ce qui lui arrive, ses yeux se retrouvent rivés sur la poitrine de Joséphine. Gêné, il aimerait pouvoir regarder ailleurs mais la vue est plutôt… appréciable. Alors, il lui faut un instant pour se reprendre. A l’instant même où c’est chose faite, il tourne la tête. Jo, elle, se rassoit brusquement. « Sur ton menton ! » Milo se contente de hocher la tête, attrapant sa serviette pour enlever la saleté de son visage. « Merci. » se contente-t-il de dire avant de reporter son attention sur son assiette. Ses yeux sont pourtant attirés par ce qu’il vient de voir et c’est un combat contre lui-même qui commence. Il doit se faire violence pour regarder Joséphine dans les yeux lorsqu’elle reprend la parole. « J'ai pas vraiment envie d'aller à la plage, on connait, même s'il doit y avoir deux trois activités intéressantes. Un truc qu'on a pas à la maison ça serait sympa. » Le malaise se dissipe, Milo hoche de nouveau la tête. « Je suis d’accord. Il doit y avoir des brochures à l’hôtel, je crois en avoir aperçu sur le comptoir de la cuisine ou sinon, on se renseignera sur Internet. » Les voilà justement qui rejoignent leur logement temporaire. Milo se dirige vers la cuisine et en effet, il y trouve quelques brochures. Avec, il rejoint Joséphine au salon et s’installe à ses côtés sur le canapé. « Tiens, regardes si il y a des trucs qui te plaisent. » Il lui tend les brochures, se penchant légèrement vers elle pour pouvoir les consulter en même temps.
Et alors qu'un ange passe, le malaise se dissipe avec lui. « Je suis d’accord. Il doit y avoir des brochures à l’hôtel, je crois en avoir aperçu sur le comptoir de la cuisine ou sinon, on se renseignera sur Internet. » Joséphine hoche la tête, essayant de se rappeler l'accueil de l'hôtel ou encore l'entrée de la chambre. Mais son attention se reporte rapidement sur son assiette, et à nouveau, plus rien n'existe pendant quelques minutes. Un court instant, la jeune femme arrête de s'empifrer pour regarder son ami et reçoit comme un coup de pied dans le ventre. Elle a une chance infini d'avoir un ami tel que lui, d'avoir une amitié tel que la leur qui leur permet de se remplir l'estomac dans un silence presque religieux sans jugement ou besoin de faire la conversation de manière intempestive.
Bientôt, ils sont de retour dans la chambre. Et alors, Joséphine rêve d'une douche bien chaude, de son pyjama et de sa tête dans l'oreiller moelleux qu'elle a repéré tout à l'heure. Cependant, elle n'est plus aussi pressé et aussi sûr de sa proposition de partager le lit. L'incident du restaurant fait comme un flash dans sa tête. Mais il est rapidement évincé par la voix de Milo. « Tiens, regardes si il y a des trucs qui te plaisent. » Sans vraiment s'en rendre compte, et sans doute tel une habitude sédentaire, elle s'est dirigée vers le canapé pour s'y effondrer comme une loque. La gêne qu'elle a pu ressentir un peu plus tôt s'est dissipé, et les vieilles habitudes reprennent le dessus. Sa tête tombe sur l'épaule de Milo et tendit que son odeur familière lui chatouille le nez, elle se concentre enfin sur les brochures. « Mhh, la visite en kayak des grottes marines c'est original ! » Même si concrètement, à l'instant T, elle est loin d'avoir la motivation nécessaire pour ne serais-ce que monter dans un kayak. « Ou le mémorial des vétérans, qui a l'air d'être un incontournable. » dit-elle, un peu moins d'enthousiasme dans la voie que pour la proposition précédente tout de même. L'idée n'est pas mauvaise en soi, mais les incontournables ne font pas le poids face à l'originalité. Elle tourne la tête vers Milo, leurs visages sont proches, et elle retient son souffle. Elle se fait la réflexion qu'elle doit arrêter de rendre les choses étranges et agir comme si de rien n'était. « Et toi, qu'est-ce que tu as envie de faire ? » demande-t-elle, le sourire aux lèvres.
