Ce soir, ça venait surement d’être sa dernière soirée étudiante. A partir de maintenant, elle passe pour de vrai dans le monde adulte. Fini l’université, elle va devoir trouver un emploi, le début des responsabilités, apprendre à se gérer seule, gagner sa vie, se payer un logement aussi, enfin. Quitter celui de Teo. Depuis le temps que ça aurait dû être fait. Ça lui fait un peu peur, de grandir, et mal au cœur aussi, parce qu’elle se rend de plus en plus compte qu’elle n’a pas envie de partir, pas envie de ne plus passer la plupart de ses soirées avec lui, pas envie de ne plus partager son lit. Mais elle va bien devoir y passer, parce qu’au final ils ne sont rien, ou du moins elle ne sait pas ce qu’ils sont vraiment et elle est persuadée qu’un jour il trouvera la fille avec il recommencera à envisager un avenir et qu’il l’oubliera. Tout un mélange de sentiments qu’elle a fait disparaitre en enchainant les verres. Ce n’est pas son genre de boire autant, ça ne lui est arrivé que rarement, mais ce soir elle a complètement rangé la modération. Avoir son diplôme, en finir avec les cours, elle ne pourra le fêter qu’une fois, alors elle en a profité. Et quoi de mieux qu’une soirée organisée par les Tri-Pi pour ça. Dernière fois aussi surement qu’elle mettra les pieds dans leur maison. Qu’elle s’assiéra sur les marches devant l’entrée comme elle l’est actuellement. Aidée par une amie obligée de s’occuper d’elle tellement elle est cuite. La soirée est terminée et il faut qu’elle rentre mais c’est à peine si elle arrive à se servir de son téléphone sans le laisser tomber. « Donne moi ça. » Lui prenant le portable des mains, son amie regarde dans les derniers appels, elle sait qui appeler, Lilo ne fait que lui parler de lui. Ce qui se passe ensuite, elle ne sait pas trop, à moitié endormie sur l’épaule de son amie elle ne voit pas le temps qui passe. Elle ne réagit que lorsqu’elle le voit arriver devant elle. « Teo ! » Elle essaie de se relever, trop rapidement pour sa tête qui tourne. Ses fesses se soulèvent de seulement quelques centimètres avant de retoucher le béton. « Woula. » Détournant le regard vers les marches elle les tapote gentiment. « Elles sont bien ces marches, très confortables, je vais rester là encore un moment moi, c’est mes supers copines. »