froid, c'est ce que tu ressens. dans la nuit noire, t'as froid, marchant vers une destinée incertaine. t'es même pas sûre de te rappeler du chemin, t'y es allée quoi, une fois. et t'as tenté tant bien que mal de supprimer ce souvenir de ta tête. un souvenir rimant avec crainte, passé. il t'avait retrouvé et il n'était pas revenu, pas encore du moins. Bel Air, t'y fais tâche, t'as d'ailleurs eu du mal à faire croire que toi t'étais invitée par quelqu'un qui y vit. parce qu'en fait t'étais pas invitée. tu venais comme une fleur. tu ne veux pas profiter de la gentillesse de maxyne, ni de ton patron. t'en as marre d'être dans l'hôtel qui te sert de maison. que tu retrouves uniquement pour pleurer. quand est-ce que cela s'arrêtera ? quand est ce que les pleurs laisseront place à un rire ? on t'a brisé le coeur et on t'a prit ce que tu avais de plus précieux. dieu ne t'épargne pas, jamais mais on dit que dieu éprouve ceux qu'il aime. il doit vachement t'aimer c'est ce que tu te dis, c'est comme ça que tu te rassures du moins. elles se ressemblent toutes, toutes les maisons sont les mêmes. il n'y a peut-être personne dedans, tu es peut-être venue pour rien. tu n'as pas prévenu, tu n'as même pas son numéro et ne connaissant pas son nom tu n'as pas pu le chercher sur Facebook. il va te prendre pour une folle. tu l'es. tu le connais pas, il t'a sauvé une fois d'une bêtise qui t'aurait couté le paradis mais il est peut-être méchant. ta main frappe contre cette porte, tu n'as pas travaillé aujourd'hui, tu veux juste un lit où dormir. où les murs ne te rappelleront pas une morte. où des cheveux blonds ne te rappelleront pas une trahison. t'as besoin qu'on t'accueille, pour cette nuit du moins.