salvador – Tes souvenirs de ta mère te proviennent de rares photos. Tu ignores la véritable raison de cet abandon, du pourquoi, tu as soudainement quitté ta terre natale. Tu ne sais rien de tes origines, de ce qui s’est passé entre elle et lui. Lui, c’est un riche Américain, le PDG d’une puissante entreprise de BTP. « Emmène-la avec toi, par pitié. Là-bas, avec ta femme, elle aura une meilleure-vie. Elle ne peut pas grandir au milieu des gangs, survivre à même pas quatre ans. Ce n’est qu’une enfant, elle mérite de pouvoir vivre, s’épanouir … Non, ne souffle pas, ne me vient pas me contre dire, me dire que tu ne peux pas. C’est également ta fille. Je me fous de comment tu vas t’y prendre, comment ta femme va l’accepter, mais tu vas l’emmener … » Loin de vivre dans un grand confort, au milieu des histoires de gangs, elle ne voulait pas te voir grandir dans cet environnement. Elle espérait un meilleur avenir pour toi, ne pas se battre au quotidien dans l’espoir de pouvoir un avenir décent.
rowling – Tout comme toi, Jill est dans l’ignorance absolue. Dans ses débuts de couple avec Samuel, elle avait des soucis pour concevoir un enfant. C’était son plus grand désir, avoir une grande famille, plein de petits bambins. Trois ans se sont écoulés avant que tu ne viennes faire ton apparition, comme un mirage. Magnifique enfant. Tu avais été présentée comme une orpheline, une petite fille perdue au milieu d’un orphelinat depuis quelques jours. Les gros mensonges sont ceux qui passent le mieux, dit-on. Pas une fois, la blonde a eu des doutes sur tes origines. Elle t’a élevée comme sa propre fille, t’appelant « meu pintinho ». Trois autres enfants ont suivi tes traces, été adoptés par les Rowling, la voilà la famille nombreuse.
double jeu – Il y a cette affaire qui a fait du bruit, beaucoup, vous brisant, explosant votre famille en mille morceaux. Adolescente, tu comprenais tout, subissais les colères et les pleurs de ta mère. Sur les magazines, en gros titre, on pouvait y lire « Gros scandale au sein de la famille Rowling. » C’est de cette manière que ta mère avait découvert l’un des nombreux secrets de ton père. Voilà des années qu’il menait une double existence, un double jeu. Comment avait-il pu duper aussi facilement tout son monde ? C’est une question qui tourne sans cesse en boucle dans ta tête. « Dégage Sam, dégage !! Va retrouver ton double jeu et fous nous la paix ! » Comme si une seule famille ne suffisait pas. Un pays, une existence. Soudainement, toutes ses longues absences prenaient un sens. Il avait été si facile pour lui de faire croire qu’il parait en voyage d’affaires. Difficile, à l’époque, d’imaginer qu’il s’en allait retrouver cette autre femme, ces autres enfants.
influences sociales – Suite à ce fameux scandale, t’as préféré suivre ta mère, la soutenir dans cette affaire, être son rock. En faisant ce choix, tu as accepté le départ de ton père. Son abandon. Il est reparti suivre ses Anglais, faire comme si vous n’aviez jamais existé. Malgré cet air de tout va bien, tu souffrais de son départ. Tu partageais de nombreux moments avec lui, avais pris l’habitude d’aller faire du surf à ses côtés, de voyager à travers le monde et découvrir de nouveaux horizons. Afin de combler se vide, tu traînais avec ces ados de ton âge, un groupe marginal prêt à aller à l’encontre de toutes règles. Toi qui avais toujours eu une âme de rebelle, touchais désormais à l’imaginable. Entre les drogues, les dégradations et les vols, tu pensais que ton père allait refaire surface te sortir de ce mal-être. Tu ne t’es jamais véritablement considérée comme une délinquante, une droguée. C’était comme fumer des cigarettes. Avec ce groupe, tu pensais avoir trouvé une autre famille, avoir un soutien. T’es restée à traîner avec eux pendant plusieurs années, restant de marbre face à tes arrestations futiles parfois.
superman – A dix-huit ans, tu ne pensais qu’à t’amuser, ne te souciant de rien et encore moins des conséquences. Tu voulais seulement oublier, confondant la mise en danger et le fait de profiter de la vie. Un excès, un qui aurait pu avoir raison de toi. C’était une soirée comme une autre, toujours avec cette même bande qui se disait être des amis. A la plage, autour d’un feu, vous rigolez, essayez l’une de ces drogues qui faisait fureur à l’époque. Vous n’y connaissez rien, un dosage de trop. Alors que le monde semblait s’évanouir sous tes pieds, ils ont pris la fuite, te laissant seule sur les grains de sable. Attirée dans l’obscurité, le corps inerte, un groupe de jeunes est venu à toi, prévenant les secours. Une overdose. Elle aurait pu avoir raison de toi, mais la vie, tu l’aimais trop pour la quitter. T’avais seulement oublié ceux qui t’aimais, ceux qui avaient toujours été présents pour toi. Cette expérience t’a montré ce que c’était de vraiment profiter de la vie. Tu ne regrettes pas cette erreur, malgré toutes les souffrances qu’elle a pu engendrer. Elle t’a construite et montré ce que tu voulais véritablement devenir.
las vegas – C’était juste un week-end, un séjour comme un autre. Histoire de pouvoir s’amuser pleinement sans penser au travail, ou à quoi que ce soit d’autre. Et toi qui pensais que le dicton de Vegas était bon que pour les films, tu t’étais complètement plantée. L’ambiance générale t’avait embarquée dans une sale histoire. Mais tu préfères en rire qu’en pleurer, car pour toi il n’y a pas mort d’homme. T’aimerais juste que retrouver cet homme, celui qui porte le même nom de que toi, rockfeller, et mettre fin à ce contrat de mariage qu’il y a entre vous. (Février 2019)
bonus, vrac – fait du street hockey depuis plus de dix ans + ne voit que par le fast-food + accro au téléphone + globe-trotteuse + bénévole à l'hôpital des enfants + caractère de feu + amoureuse de netflix + n'a pas fait d'étude + bilingue (portugais et anglais) + petite tâche de brûlure au niveau du cou + connait tous les bars de la ville + demandeuse d'adrénaline + aucun stress