Spoiler:

Ce marathon je m'y étais préparée depuis des mois, depuis le jour où j'en avais entendu parler. Ce n'était pas seulement parce que j'étudiai la médecine que j'avais tenu à y participer, mais bel et bien parce que courir pour lutter contre le cancer me tenait à cœur. C'était bien trop important pour être ignoré. J'étais même parvenue à convaincre Samuel de le faire avec moi et ce fut donc ensemble que nous avions démarré la course. Tenant le rythme sans trop de mal, je tournai ma tête vers le brun, un sourire aux lèvres. « Alors, t'as du mal à suivre Samsam ? » Le taquinai-je, utilisant volontaire ce surnom qu'il détestait. J'étais moqueuse, mais puisque je courrais exactement au même niveau que lui, je n'étais pas bien plus rapide. Ce fut encore moins le cas lorsque je sentis des vibrations sous mes pieds. Surprise, je ralentis ma course sans pour autant m'arrêter, regardant le sol comme s'il allait me donner une réponse. Mes études en sciences le firent. Un séisme, chose que je n'avais que très peu vécue même en vivant à Los Angeles depuis toujours. Les cris débutèrent de tous les côtés et je butai contre deux coureurs déjà à terre, tombant sans grâce à côté d'eux. « Les gars c'est pas les auto-tamponneuses là ! » Grognai-je à l'adresse des deux hommes (Caleb & Noé) également à terre. C'est là que mon regard tomba sur la fissure qui se créait non loin derrière Samuel. « Oh ça, ça craint ! Dégage de là ! » Criai-je à mon meilleur ami sans même lever mes propres fesses de sur le bitume, restant à côté des deux autres étudiants.

Jour J du marathon. Maëlle n'a pas beaucoup eu à faire pour me convaincre de le faire avec elle. Je suis bien trop incapable de lui refuser quoi que ce soit de toute façon. Je trouve le concept de courir pour lutter contre le cancer bien. C'est pour la bonne cause alors si ça peut aider les malades d'une quelconque façon, je le fais. Tu rigoles je traine un peu parce que je m'adapte à toi. Puis c'est inutile d'accélérer, ça ne ferait que nous épuiser pour un rien. L'important est de tenir jusqu'à l'arrivée. Je continuais ma course d'un rythme plutôt soutenu mais soudainement, je sens une secousse sous mes pieds. Pas la peine d'être très intelligent pour comprendre qu'il s'agit d'un séisme. Ayant toujours vécu à Los Angeles, j'en ai déjà vécu quelques uns, mais celui là est particulièrement fort. On dirait que Daisy Johnson d'Agents of Shield est passé par là. Mais au lieu de fuir comme tout les autres, je reste là comme un idiot. Surtout qu'il y'a une fissure qui se créer juste derrière moi. Maëlle me crie alors de dégager. Un homme brun (Caleb) l'aide à se relever puisqu'elle et tombée. Je déguerpi aussi loin de la faille du sol que possible. Une fois avoir atteint les trois autres, je jette un coup d'oeil à mon amie pour m'assurer qu'elle ne s'est pas fait mal. Puis j’essaye de réfléchir à une solution. Seulement ça s'avère compliqué au milieu d'une catastrophe pareil. Au moins je sais qu'il faut quitter l'emplacement principal d'où l'on était tous. Quelqu'un voit un endroit où l'on pourrait se réfugier le temps que ça se calme ? Je cherche moi aussi et balaye la rue du regard avec tout le bazar et les gens qui s'éparpillent. Faut qu'on soit rapides.

@Maëlle Drake-Grimaldi @Caleb A. Calloway @Noé Lacroix-Turner

Toujours par terre, je fixe cette faille qui vient droit vers nous le cœur cognant à toute vitesse contre ma cage thoracique. Jusqu'à présent je ne m'étais jamais demandée de quelle manière je réagirai au cours d'une catastrophe pareille, si je serais réactive ou au contraire complètement pétrifiée. Il faut croire que complètement pétrifiée est la bonne réponse. Ce n'est que lorsqu'on m'aide à me relever que je reviens un peu à moi. Je suis parfaitement d'accord avec lui (Caleb), il faut qu'on parte d'ici et au plus vite. Alors que Samuel demande si l'un de nous voit un endroit où se réfugier, je regarde tout autour. Hormis des gens qui courent en hurlant et les bâtiments qui tremblent je ne vois rien … les bâtiments tremblent ! « C'est pas bon ça, c'est pas bon du tout ! » Je panique alors que je tente de courir mais les secousses sont encore assez fortes et me font perdre l'équilibre. Mes mains s'écorchent sur le bitume au moment où j'entends quelqu'un hurler de faire attention. J'ai tout juste le temps de rouler sur le côté après avoir levé la tête pour éviter ce qui semble être du béton venant de l'immeuble près duquel nous nous trouvons. « Faut aller en hauteur ! » Ai-je à peine le temps de dire avant qu'une douleur fulgurante ne m'arrache un cri de douleur. Je regarde ma jambe et surtout l'impressionnante blessure au genou qui s'est mise à saigner avec abondance. Une nausée me gagne mais je tiens bon. Pourquoi est-ce que je n'ai pas bougé ? Si je n'étais pas restée planter là, si je m'étais remise à courir, j'aurais évité ce morceau de béton qui vient littéralement de m'exploser le genou !

Il a couru pendant un bon moment avant de sentir le sol vibrer sous les pieds. Sans réellement comprendre ce qui se passait, il vit les coureurs tomber l'un après l'autre, comme des rangées de dominos. Se tenant à un poteau électrique, ce qui n'était pas des plus malins, il attendit un peu, le temps que ça se calme. Mais rien à faire, le tremblement de terre semblait durer des heures. Voyant une chevelure rousse caractéristique, il essaya de se rendre vers elle, vers Maëlle. Depuis leur baiser, il lui semblait que sa vie tournait autours d'elle. Il court le plus rapidement vers elle et voit Caleb qui vient en même temps. Entraîner par le groupe composé de Caleb, Noé, Maëlle et Samuel, ils ont à peine le temps d'aller se réfugier en hauteur qu'un bloc de béton tombe sur la jambe de la rousse. « MAËLLE ! » Il s'accroupit à ses côtés et pousse le morceau de béton, en vain. La poussière des résidus le rend presque asthmatique. « Caleb, aide moi. » A deux, peut-être qu'ils réussiront à la sortir de ce pétrin. « Ça ira ma belle. » Il a mal pour elle. Il a eut de la chance lui, rien n'est tombé sur lui, mais le genoux de la jeune femme est explosé par le débris et le sang coule à flot de la blessure. N'ayant aucunes connaissances en soin d'urgence, il a tout de même regardé assez de séries médicales pour savoir comment mettre un garot à peut près correctement. Retirant son t-shirt déjà déchiré par les multiples chutes qu'il a eut, il entoure la jambe frêle de la jeune femme et serre avec un noeud, essayant de stopper le sang de couler. Il ne veut pas la perdre, pas encore.

Ca fait un mal de chien, tellement mal que je suis surprise de ne pas avoir perdu connaissance. Sûrement l'adrénaline ou mon subconscient qui sait que m'évanouir maintenant n'est pas une bonne idée, mais alors pas du tout ! Les secousses continuent. Les cris aussi et la fissure au sol s'agrandit dangereusement. Malgré la douleur, je cherche Samuel du regard. J'ai besoin de voir qu'il va bien, qu'il est loin du danger mais j'entends mon prénom hurlé par cette voix que je reconnaitrais entre milles. Mon regard se pose aussitôt sur Edward apparu à mes côtés comme par magie. « Edward. » Je souffle, sur le point d'exploser en sanglot. Lorsqu'ils me sortent d'affaire, libèrent ma jambe, des étoiles se mettent à danser sous mes yeux mais je reste consciente et j'agrippe son bras tandis qu'il me pose un garrot. Et là je la vois ma fracture ouverte, fracture qui manque de me faire vomir sans la moindre classe. Je serre un peu plus le bras d'Edward. « Il faut qu'on aille en hauteur. » Dis-je à bout de souffle. « Il faut qu'on aille en hauteur. » Je répète alors que mes paupières s'alourdissent.

L'affolement ne fait qu'augmenter à chaque seconde. Et si une autre partie de l'immeuble s'effondre alors qu'on se trouve tous presqu'en-dessous ? Je n'ai pas la moindre envie que d'autres soient blessés – voire pire, tués – parce que je n'ai pas été capable d'éviter la catastrophe. Mais plutôt que de le dire, je m'accroche à Edward comme si ma vie en dépendait, comme s'il était mon seul moyen de rester éveillée alors que je me sens pourtant partir. C'est un certain Caleb qui tient à me faire rester parmi les vivants en me demandant mon nom avant de me tendre sa gourde. Je ne suis pas sûre d'avoir vraiment soif, mais je la prends malgré tout et bois malgré mes mains tremblantes. « Maëlle. » Finis-je par articuler avec un accent bien français qui a tendance à refaire surface lorsque je panique. J'ai pourtant passé la plus grande partie de ma vie à Los Angeles, mais quelques années à Monaco ont suffi à briser mon accent. « Je m'appelle Maëlle. » J'essaye de garder les yeux ouverts mais je sens mes forces diminuer et ma pression autour du bras d'Edward se relâcher. « Il est où Sammy ? » Je demande en sentant que je suis sur le point de tourner de l'oeil. Dans la panique je ne l'ai pas vu et je m'inquiète sincèrement pour lui.

Il ne savait plus réellement quoi faire à part la sauver, sortir ce bloc de béton de sa jambe et espérer pour le mieux. Prenant toute la force qu'il lui restait après avoir couru ces quelques malheureux kilomètres, il retira bien difficilement le béton et s'agenouilla aux côtés de la jeune femme. Il avait une grande envie de la prendre dans ses bras, de la consoler le plus possible, de retirer la douleur qui lui parcourait le corps, mais il ne parvint qu'à mettre un garrot - le plus horrible de l'histoire - et a demandé de l'aide à Caleb. Le jeune homme l'aida au maximum, donna de l'eau à la petite rousse. Edward remercia d'un hochement de tête le iota et chercha Samuel des yeux à la demande de Maëlle. « Je vais le trouver, ne t'inquiète pas. » Il aide Caleb à transporter la jeune femme qui n'allait certainement pas tarder à tourner de l'oeil tout en regardant autours de lui. Samuel était introuvable mais pour ne pas décevoir ces compagnons de route, il garderait l'oeil ouvert. « Samueeeeeeeeel ! » cria-t-il a plein poumons. Purée, Sam, t'es où ?